Pour travailler à l’international, le CV unique n’existe pas. Si vous souhaitez vivre une expérience professionnelle à l’étranger (stage ou emploi), il faudra adapter votre candidature aux pratiques de recrutement du pays visé.
Combien de CV prévoir ? Selon les spécialistes, l’idéal serait d’en rédiger deux : un dans la langue du pays choisi, l’autre en anglais. « Si l’on postule au sein d’une société française à l’étranger, il faut également deux versions : une en français et une en anglais », précise Coralie Girard-Claudon, recruitment manager France chez Approach People. Evidemment, selon le pays, le curriculum vitae varie en longueur, en présentation, et les informations demandées peuvent être plus ou moins détaillées. Si, en Allemagne, on aime avoir un maximum d’informations sur votre état civil (situation familiale, religion, profession des parents), aux États-Unis, au contraire, cette rubrique est réduite aux nom, prénom, adresse et téléphone. Dans tous les cas, il est important de bien détailler vos expériences. Elles permettent de juger de vos qualités et de vos réalisations. Ce sens du détail est particulièrement important pour un CV britannique notamment. Les recruteurs anglo-saxons aiment, en effet, la précision et la rigueur. Il est aussi nécessaire de bien spécifier le secteur d’activité et la localisation d’une entreprise française non connue à l’international.
« Attention à ne pas faire de traduction mot à mot ! », prévient Coralie Girard-Claudon. « Il faut également se méfier des faux-amis ». Exemple avec « grande école » qui ne se traduit pas « high school » (lycée en français). Idem avec les termes « society » au lieu de « company » pour définir le terme « entreprise ». Prenez aussi gare aux équivalences de diplômes : mieux vaut préciser le nombre d’années d’études. Un BTS se traduira « 2 year technical degree » ; un master : « master degree » ou « bachelor ». Enfin, sachez qu’il n’est pas nécessaire de traduire le nom des établissements ou le sigle d’une école.
Le CV britannique, intitulé « resume », tient en général sur deux pages. Mais si vous êtes jeune diplômé, une seule suffit. Un encadré (« Profile » ou « Objectives ») en haut de la page indique en deux lignes ce que le candidat sait et veut faire. Le résumé de vos compétences professionnelles (« Professional Experience ») doit décrire les missions que vous avez menées et vos résultats. Le volet « Education » présente de manière rétro-chronologique les grandes étapes de votre formation.
La rubrique « Miscellaneous » sert à mettre en valeur votre esprit d’initiative ou vos aptitudes au management dans vos activités extra-professionnelles. Il faut y mettre les activités qui ont un réel intérêt (participation à un BDE, à une compétition sportive…), plutôt que de dire que vous aimez « la littérature et les voyages ». Spécificité anglo-saxonne, la rubrique « References » doit permettre au recruteur de contacter des personnes pouvant soutenir votre candidature. Vous devrez indiquer le nom, le téléphone et l’email d’un ancien employeur ou d’un professeur, après lui en avoir fait la demande.
Le CV américain
Avec la loi contre les discriminations, le CV américain se veut plus discret que l’allemand. En tant que candidat étranger, précisez tout de même votre nationalité. Vous devez ensuite fixer votre objectif professionnel : « Career (ou Job) Objective ». Dans la partie « Professional Experience », privilégiez les verbes d’action. La rubrique « Education » est moins importante pour les recruteurs. En revanche, si vous avez reçu des prix ou des bourses, signalez-le. Les centres d’intérêt et les références font aussi partie intégrante du CV outre-Atlantique. Le format des feuilles américaines étant plus court de quelques centimètres, laissez un maximum de marges. Ainsi, en cas de photocopie, le document restera complet !
Rédigé en français mais influencé par le modèle américain, le CV québécois ne comporte pas de renseignements relatifs à la vie privé, ni de photographie. La mention de l’objectif de carrière est en revanche obligatoire. Comme sur le CV français, la description des emplois commence par le plus récent. En revanche, les fonctions occupées, les missions réalisées et les résultats obtenus doivent être plus détaillés. Bannissez les sigles et précisez plutôt en toutes lettres le nom de votre formation ou diplôme. Mais sachez que les employeurs québécois s’intéresseront plus à ce que vous savez faire, qu’à vos diplômes.
Sérieux, le CV allemand demande une présentation claire et sans trop d’effets de mise en page. L’état civil y est très détaillé, tout comme la rubrique « formation » (« Schulbildung ») qui remonte à l’école primaire. Les allemands attachent beaucoup d’importance au passé de leurs salariés. Votre expérience professionnelle (« Berufserfahrung ») est très succincte. Elle se limite, en général, aux dates d’activités et aux intitulés du poste. La rubrique « divers » (« Sonstige ») contient les activités au sein d’organisations professionnelles ou syndicats. Le CV doit enfin être toujours daté et signé à la main afin d’attester la véracité des informations.
Sachez qu’il est possible, pour l’Europe, de créer son CV Europass, ainsi que son passeport de langues. Ce système permet à chaque citoyen européen de présenter ses qualifications, et d’avoir accès à des offres d’emploi ou de formation dans l’Union européenne.
Y. Haddou-Essom
Vous avez intégré ou intégrez bientôt le marché du travail ? Connaissez-vous le principe du mentoring ? Catherine Thibaux, coach certifiée de la SF Coach, fondatrice d’InterVenir Consulting et auteure de « Les clefs d’un mentoring réussi », aux éditions StudyramaPro, explique pourquoi le mentoring peut aider un jeune diplômé à s’intégrer et progresser dans sa vie professionnelle.