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Portraits de jeunes femmes actives dans des secteurs « masculins »

 jeunes femmes actives dans des secteurs « masculins »Camille, Myriam, Clémence, Ouafa, et Mathilde s’épanouissent dans des secteurs et métiers où les hommes sont majoritaires. Ambitieuses, elles n'en oublient pas pour autant leur féminité. Témoignages de 5 jeunes diplômées en quête de défis.

Industrie mécanique : « C’est assez rare d’être plusieurs femmes dans une équipe soudage »

myriamDiplômée Ingénieur Soudeur de l’ESSA et l’IWE (International Welding Engineer), Myriam, 32 ans, est responsable des activités Recherche et Développement en soudage chez STX France.

« Je travaille chez STX France depuis juin 2012. J’ai travaillé dans 2 autres sociétés auparavant. STX France est une filiale de STX Europe spécialisée dans la construction navale de paquebots de grandes dimensions. Nous faisons également quelques navires militaires. Et dans le cadre de la diversification des activités, nous nous lançons sur les marchés des navires spéciaux (navires offshore) et des énergies marines renouvelables.

Je suis responsable des activités Recherche et Développement en soudage pour le site. Je participe à un projet de recherche sur des procédés de soudage innovants pour applications navales dans le cadre de l’Institut de Recherche Technologique Jules Verne, avec plusieurs industriels et universitaires locaux. J’interviens également sur des projets d’investissement en matériel de soudage pour le site : veille technologique sur les nouveautés en soudage et leurs applications dans nos ateliers, choix de la technologie retenue, rencontre de fournisseurs, essais de faisabilité et participation à la rédaction du cahier des charges. Au total, dans le service soudage, nous sommes 8 personnes dont 2 femmes (une technicienne en soudage et moi-même). C’est assez rare dans les équipes soudage d’être plusieurs femmes. Dans mon ancienne entreprise, nous étions 5 personnes et j’étais la seule femme ! Même si le métier reste à dominante masculine, il a y pas mal de femmes sur des postes à responsabilités chez STX, notamment dans les départements qualité et production. Dans le service soudage, j’ai tout de suite trouvé ma place. J’ai été très bien accueillie par l’équipe. Je n’ai pas ressenti de différences particulières sur le fait que je sois une femme, ni même dans les autres services. Les différences qu’il peut y avoir sur le fait que je sois une femme et non un homme sont d’ordre « physique » notamment. Lorsqu’il y a des pièces lourdes à porter, ce sont les hommes de mon équipe qui s’en occupent. Mais je tiens à l’égalité homme-femme. D’ailleurs, je ne souhaiterais pas qu’on féminise mon intitulé de poste : ingénieur-soudeur. »

Son conseil pour réussir dans un secteur masculin : « Etre autonome, savoir travailler en équipe, savoir communiquer, respecter les personnes quel que soit leur statut. En tant de femme, il faut montrer qu’on a une réelle connaissance de la technique. Il faut mettre également un peu de côté ses valeurs féministes : même si le métier évolue avec l’arrivée de femmes, la chaudronnerie reste un métier assez « rustre ». Il ne faut pas s’offusquer lorsqu’ils racontent une blague misogyne mais si cela va trop loin, il ne faut pas hésiter à leur dire. Enfin, il faut savoir prendre du recul et avoir de l’humour. »

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Logistique : « Faire face aux préjugés liés à l’image de la femme »

ouafaOuafa, 25 ans, est responsable process chez Sogaris, un acteur de l’immobilier logistique.

« Chez Sogaris, l’équipe compte 24 hommes et seulement 3 femmes ! Mais je n’ai pas vraiment rencontré de problèmes avec mes collègues masculins depuis ma prise de poste. Bien entendu, il faut développer une capacité à convaincre importante, mais les principaux soucis que j’ai pu rencontrer, notamment dans mes anciens postes, étaient davantage dus à mon jeune âge qu’à mon statut de « femme ». Il fallait que je me justifie sans arrêt, que j’apporte des preuves de mes actions, principalement avec les équipes terrains qui avaient l’impression que je n’avais pas l’expérience du terrain et que je n’avais donc pas de légitimité à les conseiller. A l’époque où j’étais préparatrice de commandes, j’ai également dû faire face aux préjugés liés à l’image de la femme, notamment sur le poids des colis, ma faculté à les porter, etc. J’ai tout simplement résolu le problème en communiquant avec eux, en leur expliquant mon parcours, mes expériences et en prouvant ma légitimité. En revanche, au sein de Sogaris Logistique, je n’ai jamais eu affaire à des personnes réfractaires. Le stéréotype masculin/féminin au niveau de la logistique n’existe plus vraiment aujourd’hui, surtout dans les grandes entreprises. En tout cas, cela ne m’a pas effrayé car j’aime les challenges et je suis toujours curieuse de découvrir avant de juger ! »

Son conseil pour se faire une place : « Tout d’abord, il ne faut pas se considérer comme étant « inférieure ». Il est également important d’avoir des convictions et des valeurs, et surtout de savoir les transmettre et convaincre. L’empathie est aussi une qualité importante dans ce secteur comme dans d’autres, car, même si c’est de moins en moins le cas, on trouvera toujours des hommes réfractaires au management féminin. Ensuite, il faut être curieux, savoir s’adapter à ses collaborateurs, gérer son stress et ne pas se laisser dépasser, et surtout travailler en équipe. La communication avec les équipes est primordiale si l’on veut se faire entendre et se faire comprendre, et ainsi asseoir son autorité. Il faut échanger, montrer son point de vue, savoir dénouer le problème et modifier la perception de la personne en face de soi. Et ce n’est pas parce que je travaille avec une équipe majoritairement masculine que je mets ma féminité de côté ! D’ailleurs, j’ai fait commander des chaussures de sécurité « chics », plus fines et féminines ! »

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