« Aujourd’hui, les apprentis peuvent déjà partir pour compléter leur apprentissage dans l’un des pays de l’union européenne, mais ils partent en général moins d’un mois, explique Jean Arthuis, député européen (et président de la Commission des budgets) à l’initiative de ce projet ambitieux. Nous souhaiterions que ces jeunes puissent désormais se former à un métier, en Europe, entre 6 et 12 mois sans freins législatifs. » Le droit qui régit l’apprentissage relève du droit national. « Il y a autant voire plus de législations sur l’apprentissage que d’états membres, d’où la difficulté ! », pointe Jean Arthuis. Sans oublier les questions de sécurité sociale et d’assurance maladie. Pour lever les freins, le député propose de « créer un contrat d’apprentissage parcours international, avec un statut étudiant pour l’apprenti » et non salarié, comme c’est notamment le cas en France actuellement. Pendant la période à l’étranger, c’est l’employeur français signataire du contrat d’apprentissage, qui est impacté en cas d’accident de travail.
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Mais le législatif n’est pas le seul frein au développement de cette pratique. Il existe également une diversité de formations en Europe. « Il faudrait pouvoir harmoniser les certifications », explique Jean Arthuis. Il faudrait également « rehausser l’image de l’apprentissage, qui souffre encore de nombreux clichés en France », déplore ce dernier. « Notre objectif initial était de faire partir 150 jeunes de niveau CAP et bac pro, indique Jean-Claude Bellanger, secrétaire général des Compagnons du devoir et du tour de France. Un an plus tard, seulement 80 ont pu bénéficier de ce programme. » Des jeunes qui ont pu néanmoins gagner en employabilité, en autonomie mais aussi en compétences linguistiques. Ce que confirme Annelyse, 21 ans, qui a effectué, après un CAP Pâtissier, une mention complémentaire Pâtisserie glacerie chocolaterie confiserie spécialisées, en apprentissage en Finlande. « J’ai amélioré mon niveau d’anglais : je suis passée d’un niveau b1 à un niveau c1 en seulement 7 mois ! » Mais pas seulement. « On découvre un autre pays, une autre culture, mais aussi des méthodes de travail et des conditions de vie différentes, raconte Annelyse. Cela nous enrichit humainement parlant. Nous développons également notre ouverture d’esprit. » Une expérience qu’elle recommande vivement.
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Cependant, partir représente un coût. « En tant qu’apprentie, je n’étais pas rémunérée pour mon travail mais j’ai pu bénéficier d’une bourse Erasmus et d’un complément de bourse. Toutefois, il vaut mieux partir avec quelques ressources financières et savoir gérer son budget pour vivre correctement à l'étranger », recommande Annelyse. Le secrétaire général des Compagnons du devoir et du tour de France, Jean-Claude Bellanger, souhaiterait d'ailleurs « mettre en place une bourse spécifique pour inciter plus de jeunes à partir. »
De nombreux efforts restent donc à fournir pour faire de la mobilité des apprentis le fer de lance de la politique emploi des jeunes en Europe.
Crédit photo Sénat : ©AOCDTF / Florent Pottier
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