Durant le premier semestre 2021, l’emploi cadre subissait encore les effets de la crise sanitaire survenue en 2020. Mais durant le deuxième semestre 2021, nous avons observé un effet de rattrapage et même retrouvé un niveau d’offres d’emploi cadre supérieur à celui d’avant-crise à la même période. Nous avons en effet enregistré une hausse de 24 % du volume d’offres publiées sur apec.fr lors du dernier trimestre 2021, par rapport à la même période en 2019. En 2019, nous avions enregistré 283 000 recrutements de cadres, et nous devrions être en 2021 au-dessus des prévisions publiées début 2021 à partir de notre enquête annuelle auprès des entreprises, soit bien au-dessus des 247 000 recrutements de cadres. Et tout laisse à penser que 2022 sera également une année dynamique pour l’emploi cadre et ce, malgré les incertitudes sanitaires.
Dans notre dernier baromètre des intentions de recrutement et de mobilité des cadres du 1er trimestre 2022, 13 % des 1 000 entreprises sondés prévoient d’embaucher au moins un cadre au cours du 1er trimestre 2022 (+2 points par rapport à leurs intentions déclarées au dernier trimestre 2021). Cette hausse est portée par les entreprises de plus de 250 salariés : elles sont 67 % à prévoir des recrutements, soit 12 points de plus en un an.
Les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, principalement ceux de niveau Bac+5 et plus et pouvant prétendre accéder à un poste cadre dès le premier emploi, vont bénéficier de cette dynamique du marché de l’emploi. Pour autant, leur insertion restera un peu compliquée, avec plusieurs promotions sur le marché du travail en même temps (entre ceux qui recherchent un premier emploi, ceux qui ont perdu leur emploi durant la crise et les nouveaux diplômés…).
Certains jeunes sont mieux lotis que d’autres, c’est notamment le cas des diplômés de sciences technologiques (informatique, numérique, ingénierie…). A l’inverse, les diplômés en lettres-langues-art rencontrent plus de difficultés depuis 2020. Et, la concurrence sera encore forte en 2022.
Bien que le marché de l’emploi cadre ait retrouvé sa dynamique, certains secteurs s’en sortent mieux que d’autres. Sans surprise, les offres d’emploi ont connu une forte hausse dans les secteurs largement mobilisés durant la crise, comme la santé/action sociale (+46 % en 2021 par rapport à 2019) et l’industrie pharmaceutique (+21 %). Avec les différents confinements, l’immobilier a également été un secteur très actif (+ 27 %).
En revanche, d’autres ont souffert de l’arrêt brutal de leur activité en 2020. C’est notamment le cas de l’automobile/aéronautique (-24 %) ou du conseil aux entreprises (-22 %) qui n’ont pas encore retrouvé leurs volumes de recrutement d’avant-crise.
Les jeunes devront davantage mettre en avant leurs compétences transverses, leur savoir-être. Outre la technique et l’expertise qui sont des prérequis, les recruteurs recherchent des collaborateurs innovants, ayant le sens de l’initiative et capables de s’adapter.
Il faut ouvrir le champ des possibles en se renseignant sur tous les métiers d’un secteur. L’informatique propose, par exemple, une myriade de métiers, accessibles par des profils très variés : développeur, chef de projet, responsable cybersécurité, data analyst…
Il ne faut pas non plus hésiter à se positionner sur des postes qui requièrent plus d’un an d’expérience. De nombreuses tensions de recrutement sont observées dans de nombreux métiers et 78 % des entreprises ayant un projet de recrutement s’attendent à rencontrer des difficultés ! Les recruteurs vont naturellement se tourner vers les profils moins expérimentés pour faire face à ces pénuries.
Pour mettre toutes les chances de leur côté, les jeunes diplômés doivent valoriser leurs stages et alternances et s’entourer également de bons conseils. Ils peuvent échanger avec des consultants de l’Apec notamment. Nous les accompagnons plus que jamais dans cette période de crise, notamment dans notre disposistif renforcé « Objectif 1er Emploi ».
Avant la crise, les recruteurs attachaient déjà une importance particulière à l’opérationnalité immédiate des candidats, quel que soit le profil recherché, ce qui est toujours le cas aujourd’hui. De plus, entre deux profils similaires, ils privilégieront leur capacité à s’adapter, surtout dans une période de crise avec de nombreuses incertitudes. Il faut notamment pouvoir s’adapter au nouveau mode de travail hybride et se montrer à l’aise avec cela. Mais pour la nouvelle génération, cela ne devrait pas être un problème !
Les jeunes cadres de moins de 35 ans ont des nouvelles exigences. Ils sont toujours en quête de mobilité mais attendent beaucoup plus de leur employeur désormais. Ils veulent à la fois avoir un emploi qui a du sens et une bonne qualité de vie au travail, pour s’épanouir, évoluer, grandir tout en ayant un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Le salaire seul ne suffit plus à les fidéliser à long terme.
Propos recueillis par Rachida Soussi
Vous avez intégré ou intégrez bientôt le marché du travail ? Connaissez-vous le principe du mentoring ? Catherine Thibaux, coach certifiée de la SF Coach, fondatrice d’InterVenir Consulting et auteure de « Les clefs d’un mentoring réussi », aux éditions StudyramaPro, explique pourquoi le mentoring peut aider un jeune diplômé à s’intégrer et progresser dans sa vie professionnelle.
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