Le ministère de l’immigration au Québec organise deux fois par an des « Journées Québec-France », pour favoriser la mise en relation entre recruteurs canadiens et candidats français. Au total, plus de 2 500 postes sont à pourvoir chaque année, tous secteurs d’activité confondus. Paul Trottier, conseiller en recrutement international au sein de la délégation générale du Québec à Paris, revient sur les profils les plus recherchés par les employeurs québéquois et les différents statuts possibles pour les jeunes travailleurs Français.
« Il y a plusieurs secteurs qui sont en demande. Ce sont des secteurs qui, sans grande surprise, ressemblent beaucoup aux secteurs en demande en France. C’est le cas des technologies de l’information. Il y a une particularité quand on parle des technologies de l’information et de la communication au Québec car on y inclut aussi le jeu vidéo et le graphisme. Le Québec est une plaque tournante mondiale en matière de jeu vidéo avec la présence de grandes entreprises et notamment d’entreprises françaises comme Ubisoft. Le jeu vidéo est une industrie à part entière en matière de recrutement.
Le Québec recrute aussi beaucoup à l’étranger dans le secteur de la santé et des services sociaux et pas seulement depuis le début de la crise du coronavirus. Des centres de services scolaires publics recherchent également du personnel. Tout ce qui concerne le génie (génie civil, génie mécanique, génie électrique, génie industriel…) est fortement demandé et cela concerne aussi bien les ingénieurs que les techniciens. Beaucoup d’entreprises québécoises viennent également recruter en France dans les secteurs suivants : l’administration, la comptabilité, banque, finance, le BTP, l’hébergement, la restauration… »
« Nous (la direction des services d’immigration à Paris) relevons du ministère de l’immigration au Québec et nous organisons les grandes missions de recrutement baptisées : « Journées Québec-France ». Ces grandes missions de recrutement ont lieu deux fois par an : à l’automne et au printemps. Y participent différents employeurs du Québec dans tous les secteurs précédemment énumérés et, surtout, de toutes les régions du Québec.
Avant la crise du Covid, ces journées consacrées au recrutement avaient lieu en présentiel. Aujourd’hui, elles se déroulent en virtuel mais c’est exactement le même principe. Les entretiens, s’ils sont concluants, peuvent mener à une promesse d’embauche de la part d’un employeur. 130 entreprises ont participé à l’édition de décembre 2021. Le prochain rendez-vous aura lieu en juin 2022 et près de 120 employeurs sont attendus. »
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« La plupart des employeurs recherchent des travailleurs qualifiés. Pour les employeurs québécois, ce n’est pas tant le diplôme qui est important mais plutôt l’expérience, les compétences, la capacité d’une personne à réaliser l’emploi qu’on propose. Puisque les diplômes ne sont pas exactement les mêmes au Québec et en France, ils ont une importance relative. »
« Parler anglais n’est pas une nécessité pour travailler au Québec. La langue de travail reste le français. Cependant, il est vrai que dans certains cas, des employeurs le demandent. Par exemple, si un employeur recherche quelqu’un pour un emploi dans le domaine du service à la clientèle ou en relation avec l’étranger, il va exiger un certain niveau d’anglais. Le gouvernement du Québec, insiste auprès des employeurs pour ne pas faire de l’anglais une exigence automatique. »
« Ce sont des contrats de travail à temps plein. Au Québec, la notion de CDD/CDI n’existe pas vraiment. Lorsqu’un travailleur se voit proposer un contrat de travail par un employeur, par défaut, ce contrat de travail va être à durée déterminée parce qu’il a un permis de travail prédéterminé. Un permis de travail reste néanmoins toujours renouvelable. »
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« La France a signé, avec le Canada, un accord de mobilité jeunesse. Cela permet aux jeunes ressortissants français de moins de 36 ans d’avoir accès à des permis de travail plus simples et rapides qu’un permis de travail classique. Des permis jeunes professionnels (JP) et des permis vacances travail (PVT) ont donc été mis en place pour faciliter ces mobilités. Ces permis de travail, dits « jeunesses », sont possibles dans le cadre d’un programme appelé « L’expérience internationale Canada ». Dans le cadre du permis vacances travail par exemple, un quota de 7 050 est fixé pour la France chaque année. »
« Oui, c’est tout à fait possible. Il y a des dispositifs qui permettent cela. Des permis de travail jeunesses, comme ceux précédemment cités, ne peuvent pas se cumuler mais on peut passer d’un permis vacances travail ou d’un permis jeune professionnel à un permis « régulier ». Tout cela peut se faire sur place sans nécessiter un retour en France. Le cumul de ces différents permis peut aller jusqu’à 3, 4 ou 5 ans et c’est largement suffisant pour pouvoir demander une résidence permanente. Avec la résidence permanente, il n’est plus nécessaire d’avoir un permis de travail. Pour cela, il faut avoir cumulé deux ans d’expérience de travail sur place. »
Propos recueillis par Moréna Juille
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