Le secteur de l’intérim offre davantage de flexibilité aux travailleurs handicapés. Ils peuvent également bénéficier d’un accompagnement personnalisé de l’agence, de leur inscription jusqu’aux fins de mission, ce qui est moins simple dans certaines TPE/PME qui n'ont pas de service RH pour gérer cet accompagnement individuel. Et, tout comme pour les autres statuts, les travailleurs handicapés bénéficient d’aménagements professionnels (horaires, poste de travail), d’une surveillance médicale personnalisée, des aides et des services de l’Agefiph, spécialisée dans le maintien de l’emploi handicapé.
Les jeunes diplômés en situation de handicap méconnaissent parfois les bénéfices que l’intérim peut leur apporter. A noter que 70 % des travailleurs handicapés n’ont pas de diplôme qualifiant. Pour les 30 % restant, l’intérim reste une excellente option. L’intérim leur permet de tester un emploi pour se confronter à des missions et à un environnement de travail spécifique. Ils peuvent ainsi s'essayer à un type de métier ou un secteur d’activité, bénéfique pour la détermination de leur projet professionnel. Par ailleurs, l’intérim leur permet de faire leur preuve et d’être potentiellement embauchés en CDI à l’issue de leur mission intérimaire. Sachant que les structures de plus de 20 salariés ont une obligation d’emploi de travailleurs handicapés, les chances d’être recrutés à l’issue de leur mission augmentent. Par ailleurs, le CDII (CDI Intérimaire mis en place depuis 2013) est un excellent vecteur pour promouvoir les profils de travailleurs handicapés. Les CDII représentent ainsi une chance supplémentaire de pourvoir à un emploi stable.
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Avoir un discours proactif et rassurant, tels sont les objectifs des agences temporaires pour l’emploi en faveur de l’embauche d’intérimaires en situation de handicap. Par ailleurs, de nouvelles mesures ont été mises en place pour pallier le chômage de ces travailleurs dans l’intérim. 600 entreprises de travail temporaire ont ainsi signé la première charte d’emploi favorisant les travailleurs handicapés en septembre 2018. L’année dernière, Muriel Pénicaud, Ministre du Travail et Sophie Cluzel, Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, avec les représentants de Pôle Emploi, CHEOPS, l’UNML, l’APEC, l’AGEFIPH, l’UNEA, Prism’emploi, le FAF.TT, le FASTT et l’OIR ont également signé une convention cadre pour favoriser l’emploi des personnes handicapées dans le secteur du travail temporaire. Cet accord vise à aider et à développer l’employabilité de ces travailleurs en mobilisant les outils de formation de la branche, à assurer leur maintien à l’emploi et à pouvoir réinsérer professionnellement les intérimaires ayant été victime d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle ayant causé une situation de handicap.
Au quotidien, les agences facilitent l’accès à la formation des travailleurs handicapés et s’engagent à préserver leur santé au travail, en particulier en réduisant l’exposition des travailleurs handicapés à des risques pouvant nuire à leur handicap.
3 000 travailleurs handicapés ont été guidés et formés à l’aide de Prism’Emploi ces dernières années et 70 % d’entre eux ont ensuite été embauchés par l’entreprise. Il y a donc de réelles opportunités durables en intérim pour les travailleurs en situation de handicap.
Par ailleurs, chaque année, 18 000 personnes handicapées trouvent un emploi en intérim. À noter également que 28 % des bénéficiaires de l’OETH embauchés en 2017 sont sous contrat intérimaire.
L’informatique et les métiers de la télécommunication sont les secteurs qui emploient le plus de travailleurs handicapés. Suivi de près par le secteur de l’audit et du conseil. Le domaine de la grande distribution offre également de nombreuses opportunités aux profils non diplômés. Enfin, l’industrie offre également un large panel de métiers accessibles aux travailleurs handicapés.
Propos recueillis par Rachida Soussi
Vous avez intégré ou intégrez bientôt le marché du travail ? Connaissez-vous le principe du mentoring ? Catherine Thibaux, coach certifiée de la SF Coach, fondatrice d’InterVenir Consulting et auteure de « Les clefs d’un mentoring réussi », aux éditions StudyramaPro, explique pourquoi le mentoring peut aider un jeune diplômé à s’intégrer et progresser dans sa vie professionnelle.