La pandémie a particulièrement affecté le secteur du bâtiment en France. Lors du premier confinement, le bâtiment a dû arrêter son activité à plus de 70 %. Une situation inédite qui a freiné d’un coup la dynamique connue en 2019 et début 2020. A la sortie du premier confinement, l’activité a toutefois repris très rapidement : passant de 60 % en mai à 95 % fin juin 2020. Le secteur tourne à 100 % désormais mais il enregistre des retards et une perte de 25 % de ses permis de construire, par rapport à 2019. Pour autant, de nombreux grands projets sont en cours en Île-de-France, tels que le Grand Paris Express, la transformation de la Gare du Nord et la construction du village des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Des opportunités sont et seront donc à saisir.
La préparation des JO de Paris devrait créer, à elle seule, 14 000 emplois, dont 10 000 consacrés à la construction du village olympique. On estime qu’entre 2019 et 2026, le secteur du bâtiment pourrait créer 10 000 postes par an, dans la région parisienne. En parallèle, 50 000 postes seraient également disponibles sur cette même période pour remplacer les départs à la retraite. Au total, 100 000 postes seraient à pourvoir en Île-de-France, dans les 5 prochaines années.
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10 000 places d’apprentis du CAP au Bac+5 sont proposées chaque année dans les CFA d’Île-de-France. Chaque année, environ 1 500 sont toutefois non pourvues, particulièrement dans les filières CAP et Bac pro.
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Tous les métiers du gros œuvre et du second œuvre recrutent : chargé d’affaires, chef de chantier, plombier, électricien, maçon, couvreur, peintre… Pour ces différents postes, les entreprises du bâtiment, qui sont à 95 % des petites structures de moins de 10 salariés, recherchent des jeunes diplômés et diplômées. Le secteur n’est pas réservé aux hommes ! Les jeunes femmes ne se tournent pas naturellement vers notre secteur, pourtant il offre de nombreuses opportunités, des salaires intéressants et de belles perspectives de carrière. La plupart de nos chefs d’entreprise sont d’ailleurs d’anciens ouvriers.
Pour changer les mentalités, il faut d’abord convaincre les parents et les collégiens ! Nous avons lancé, en mars, le « Mois de l’Orientation » pour déconstruire les préjugés et valoriser les métiers et les opportunités de carrières dans le bâtiment. Des entretiens individuels avec les CFA du Bâtiment en visioconférence, des vidéos pour découvrir les métiers et les formations, des rencontres avec des apprentis des CFA en live sur les réseaux sociaux... sont au programme de cette opération 100 % digitale, en raison de la situation sanitaire.
Le secteur du bâtiment est porteur. Il y aura toujours besoin de se loger et donc de construire, de rénover (rénovation énergétique des bâtiments et des logements), d’entretenir des bâtiments. En participant à la construction d’un bâtiment, on voit non seulement le fruit de son travail mais on laisse également son empreinte, qui peut traverser les décennies ou les siècles ! Par ailleurs, les métiers évoluent et/ou se créent en intégrant les nouveaux défis technologiques et environnementaux, notamment dans la construction bois. Le champ des possibles est vaste et ouvre la voie aux recrutements de nouveaux profils et de nouvelles compétences !
Propos recueillis par Rachida Soussi
Vous avez intégré ou intégrez bientôt le marché du travail ? Connaissez-vous le principe du mentoring ? Catherine Thibaux, coach certifiée de la SF Coach, fondatrice d’InterVenir Consulting et auteure de « Les clefs d’un mentoring réussi », aux éditions StudyramaPro, explique pourquoi le mentoring peut aider un jeune diplômé à s’intégrer et progresser dans sa vie professionnelle.