Les effets de la crise sanitaire se font sentir sur les résultats de la 32ème étude de l’IESF*. Pour la première fois depuis plusieurs années, les embauches sont en baisse : 109 000 ingénieurs ont été recrutés en 2020, soit 22 400 de moins que dans l’enquête précédente. Les jeunes diplômés sont les plus touchés par cette baisse. Sans surprise, leur insertion professionnelle a été perturbée par la crise. Tandis que la profession compte 41 000 nouveaux diplômés en 2020, dont 28 % de femmes, 27 % d’entre eux sont encore en recherche d’emploi au moment de l’enquête, contre 14,4 % l’année précédente. La moitié de la promotion 2020 est en poste au 31 décembre 2020, contre près des 2/3 de leurs collègues de la promotion 2019.
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Les conditions restent bonnes malgré la crise. Sur les 921 100 ingénieurs en activité, 95 % d’entre eux sont titulaires d’un CDI (ou fonctionnaires) et 96 % ont le statut cadre. Parmi les nouveaux diplômés, on enregistre 74 % d’emplois en CDI (ou de fonctionnaires) en 2020 (contre 80 % en 2019).
Autre constat souligné par l'enquête : 77 % des ingénieurs sondés sont satisfaits ou très satisfaits de leur emploi. Ils étaient 79 % dans ce cas avant la crise.
Crise oblige, les mobilités ont été moins fréquentes. Les changements d’employeur et de poste dans la même entreprise ont diminué : 19 % des ingénieurs ont connu une mobilité professionnelle en 2020 contre 23 % en 2019.
Mais où travaillent ces ingénieurs en poste ? Les ingénieurs sont notamment recherchés par les grandes entreprises (+ de 5 000 salariés) : elles concentrent 43 % des ingénieurs en poste. Loin derrière, les entreprises de taille intermédiaire en accueillent 19 %. Les PME en consomment 10 %, tout comme les TPE.
Par ailleurs, les ingénieurs travaillent pour moitié en Province (51 %), tandis que 34 % exercent dans la région parisienne. Toujours à la marge, l’étranger attire 15 % des ingénieurs. En Europe, la Suisse, l’Allemagne et le Royaume-Uni demeurent les premières destinations des ingénieurs expatriés.
Autre conséquence de la crise : les jeunes ingénieurs ont été particulièrement sollicités dans des secteurs mis en exergue par la crise sanitaire. Le recrutement d’ingénieurs fraîchement diplômés a notamment augmenté significativement dans l’industrie pharmaceutique (+131 %), les industries chimiques (+9 %), le logiciel, conseil et services informatiques (+6 %).
A l’inverse, les recrutements de nouveaux diplômés enregistrent une baisse dans le secteur de l’aéronautique (-75 %) très touché par la crise sanitaire, mais aussi dans le secteur des industries extractives (-64 %), la banque-assurance (-37 %), les sociétés d’ingénierie (-35 %), l’administration hors enseignement (-33 %), les industries agroalimentaires (-33 %), l’automobile (-25 %) et les sociétés de conseil (-25 %).
Enfin, les salaires ne semblent pas avoir été impactés par la crise, en 2020. Stable, le salaire médian des ingénieurs démarre à 35 000 € bruts par an pour atteindre 100 000 € en fin de carrière, avec des disparités selon les secteurs d’activité.
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Rachida Soussi
* Cette 32ème enquête menée par IESF auprès des anciens élèves des écoles d’ingénieurs françaises et des diplômés scientifiques (Bac+5 et plus) des universités françaises, a recueilli plus de 53 000 réponses sur la période de février à mi-avril 2021.
3 questions à…
Patrice Ras, expert du recrutement et auteur de "Le grand livre de la lettre de motivation", aux éditions Studyrama.
Directeur adjoint | CDD |
Intervenant d'Action sociale H/F | CDI |
Chargé(e) de Développement des Ventes (F/H/X) | CDI |
Developpeur Full Stak | CDI |
Alternant titre pro technicienne/technicien maintenance CVC | Alternance |