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Interview

Industrie pharmaceutique : « 7 000 embauches pour 2013 »

[[image_alt]]Malgré la crise, l’industrie du médicament continue de recruter et connaît même des difficultés dans certains métiers. Un entretien avec Emmanuelle Garassino, Directrice adjointe des affaires industrielles, sociales, et de la formation du Leem, l’organisation professionnelle fédérant les entreprises du médicament.

Un point sur l’industrie pharmaceutique…

L’industrie du médicament subit depuis plusieurs années, une profonde mutation structurelle à la fois dans son modèle économique, ses processus d’innovation et au niveau sociétal. De nombreux brevets arrivent à échéance, et cela contribue au fort développement du générique entrainant une modification au sein même des entreprises pharmaceutiques, et notamment en termes d’investissement. Au niveau de l’innovation, la croissance de la biotechnologie permet le développement de médicaments plus adaptés aux patients, avec des traitements plus pointus. Enfin, les crises sanitaires et le développement de pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine et en Amérique du Sud) changent également le visage de l’industrie. Toutes ces composantes font évoluer l’industrie pharmaceutique. Et la France a de nouveaux défis à relever pour répondre à ces évolutions.

Comment se porte le marché de l’emploi ?

L’industrie du médicament compte plus de 100 000 salariés. Du fait des mutations structurelles et depuis la crise économique, le secteur connaît une baisse de sa croissance et de ses effectifs. Pour autant, l’industrie du médicament continue de recruter et connaît même des difficultés dans certains métiers. En 2011, nous avons enregistré 7 800 recrutements dont 45,2 % en production, 13 % en R&D, 22 % en commercialisation, et 19,7 % dans les fonctions supports (finance, RH…). Parmi ces recrutements, 20 % étaient des jeunes de moins de 26 ans. Les départs en retraite, le turn over, les nouvelles technologies sont autant de facteurs d’emplois. Au total, nous prévoyons en moyenne 7 000 embauches pour 2013, dont 20 à 25 % de profils jeunes diplômés. Par ailleurs, l’industrie pharmaceutique accueille plus de 1 000 jeunes en alternance chaque année. Les entreprises recrutent des alternants à tous niveaux. L’alternance est un excellent moyen de développer ses compétences quand on est étudiant.

Quels sont les besoins ?

Les entreprises du secteur recrutent des profils variés : du Bac pro au Bac +5 et plus.

On recherche des techniciens de laboratoire, des techniciens de qualité, des techniciens de production et de maintenance, de niveau Bac +2/3 (BTS maintenance, industriel, ou en biologie). Mais aussi des masters universitaires et des pharmaciens pour occuper des postes de chargé d’affaires réglementaires et de chargé d’assurance qualité. On recherche également des pharmaciens en production. Ils pourront assurer des postes de responsable de production par exemple. Des besoins en conducteur d’équipement des machines se font également sentir dans la production. Des postes accessibles aux profils Bac pro.

On recrute, par ailleurs, des médecins dans le développement des médicaments et la pharmacovigilance (analyse des effets secondaires avant et après mise sur le marché). En outre, on recherche des délégués pharmaceutiques chargés de négocier avec les officines la vente et la mise en rayon des médicaments délivrés au public.

Enfin, quelques diplômés d’écoles de commerce seront recherchés dans les fonctions supports tels que le marketing par exemple.

Des conseils pour trouver un emploi en 2013 ?

Les jeunes diplômés devront, en dehors de leur diplôme, avoir de solides connaissances sur le monde environnant : politiques, lois, déficit de la sécurité sociale, fonctionnement de l’entreprise… L’anglais est également indispensable. Enfin, de la motivation, de la rigueur et le travail d’équipe seront des atouts pour intégrer l’industrie pharmaceutique.

Propos recueillis par Rachida Soussi


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